Voici un rapide compte rendu de la soirée du 16 juin dernier au palais des congrès d’Aix, où les associations Santé Environnement Provence et PAix21 présentaient une conférence débat sur l’alimentation. A partir de trois tables rondes qui réunissaient, médecins, nutritionniste, agriculteurs, cuisinier, chercheur, responsables administratifs nous avons essayé de comprendre les liens qui existent entre santé, alimentation et agriculture.
Dans le cadre de cette soirée, notre AMAP à pu témoigner, à travers un petit film sur les enjeux et problèmes que nous rencontrons.
Manger des produits sains contribue à une bonne santé, mais une attitude plus responsable doit aussi prendre en compte les besoins des producteurs et modifier notre manière de consommer, d’aménager l’espace et attribuer des subventions. Il devient urgent de « penser global pour agir local. »
Il est aujourd’hui établi, qu’une nourriture à base de produits transformés tout préparés provoque un excès de graisses et de sucre dans l’organisme, ce qui contribue à aggraver le risque d’accident cardio vasculaire. (voir l’étude de l’ASEF), qui met en évidence le lien entre certains cancers et l’utilisation continue du Round up et la dangerosité des conservateurs E210 à E 220 (acide benzoïque).
Il est donc préférable de manger des produits naturels et de les préparer soi même. Si les produits bio ne présentent pas de meilleures caractéristiques nutritionnelles, ils présentent surtout l’avantage de ne pas contenir de traces de produits chimiques.
Les agriculteurs sont aujourd’hui sensibilisés (notamment par la MSA) à ces problèmes et limitent l’utilisation de pesticides, c’est l’agriculture raisonnée.
Actuellement on ne peut pas mettre en évidence une relation nette entre le mode d’alimentation et le risque de cancers. D’autres facteurs rentrent également en ligne de compte, notamment l’hygiène de vie, la génétique et les relations sociales et il est difficile d’en isoler un seul.
Agriculture raisonnée ou agriculture biologique ?
Pour certains, l’agriculture raisonnée (moins de produits chimiques) est un premier pas vers l’agriculture bio, pour d’autres, au contraire, elle reste une agriculture traditionnelle (qui n’est d’ailleurs pas contrôlée), et qui ne doit pas être confondue avec la véritable agriculture bio.
Témoignage poignant de M. PRIOLET exploitant agricole qui regrette tout d’abord que les agriculteurs soient stigmatisés par une partie de la population qui les accuse de polluer les sols et l’eau en dépit des efforts qu’ils produisent dans ce domaine. Il dénonce également l’exploitation des agriculteurs par les grandes surface (par exemple achat des poires à 0,17 €/kg, alors que le prix de revient est de 0,34 €/kg).
Témoignage de M. GOMIS, agriculteur depuis plusieurs générations, qui produisait au départ des tomates hors sols, (en culture traditionnelle) et qui après avoir fait faillite (chute des cours, concurrence plus vive), il s’est reconverti dans l’agriculture bio en travaillant avec plusieurs AMAP.
L’aspect foncier est également abordé dans la dernière table ronde. Les surfaces agricoles diminuent très sensiblement en France (- 0,46 % par an) au profit des surfaces urbanisées (phénomène encore accentué dans la région PACA -0.72 %). A proximité d’Aix, les terrains agricoles valent 6 € le m2 contre 600 € le m2 pour les terrains constructibles.
Malgré les règlements d’urbanisme et la volonté de certains élus, il est très difficile d’enrayer ce déclin et ce manque de terre est un obstacle pour les jeunes agriculteurs qui souhaitent s’installer.
Actuellement, le droit de construire est accordé gratuitement à des propriétaires qui l’utilisent pour faire des profits importants en sacrifiant des terres agricoles, et une nouvelle législation plus équitable reste encore à mettre en œuvre.
Le dernier film d’Agnès Denis : Les coulisses de la grande distribution, mettait en avant combien les producteurs sont « pressurés » par les grandes enseignes de supermarché.