Les fruits et légumes bio plus riches en antioxydants, selon une étude scientifique

Une étude menée par l’Université de Newcastle montre que les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique contiennent plus d’antioxydants et présentent moins de métaux lourds et résidus de pesticides qu’en conventionnelle.
intenant, mais les données de cette étude montrent sans équivoque que les aliments issus de l’AB sont plus riches en antioxydants et moins contaminés par des métaux toxiques et des pesticides », assure dans un communiqué, Carlo Leifert, professeur d’Agriculture écologique à l’Université de Newcastle. Ce dernier vient de publier avec des scientifiques de différents pays, dont l’Inra en France les résultats de leur méta-analyse comparant les cultures conventionnelles de fruits, légumes ou céréales et celles issues de l’Agriculture biologique.

L’étude a été financée par l’intermédiaire du projet « QualityLowInputFood » et de l’organisation Sheepdrove Trust.

Elle montre ainsi que les fruits et légumes bio ont des concentrations plus élevées (de 18% à 69%) en antioxydants (tels que des acides phénoliques, flavanones, stilbènes, flavones, flavonols et anthocynanines), par rapport à leurs homologues produits en agriculture conventionnelle.

« Les molécules anti-oxydantes sont des métabolites secondaires que les plantes produisent souvent en adaptation à un stress, en réaction à leur environnement », explique Philippe Nicot, chercheur représentant de l’Inra pour cette étude, spécialisé dans la pathologie végétale.

Si les raisons ne sont pas encore connues, une des hypothèses pour expliquer cette différence de concentration pourrait être ainsi un plus grand nombre d’attaques parasitaires dans les cultures bio.

« Des différences plus faibles, mais néanmoins statistiquement significatives ont également été détectées pour certains caroténoïdes et des vitamines », pointent dans un communiqué les scientifiques.

Moins de Cadmium

Autre constat : le cadmium serait également détecté en quantité moins importante dans les cultures biologiques (en moyenne 48% de moins).

Les concentrations en azote total, en nitrate et en nitrite, seraient également respectivement 10%, 30% et 87% plus faibles dans les cultures issues de l’AB que dans celles de l’agriculture conventionnelle. Cette présence résiduelle pourrait notamment être liée aux traitements conventionnels à proximité des exploitations.

Les fruits produits en agriculture conventionnelle présentent environ sept fois plus de résidus de pesticides (75 ± 5%) que ceux produits en AB. Pour les légumes cultivés en agriculture conventionnelle et les aliments transformés produits à base de ces légumes, la fréquence de résidus était trois à quatre fois plus élevée qu’en bio.

D’une manière générale, dans son dernier rapport, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) estimait quant à elle que 97,2% des échantillons alimentaires testés présentent des taux de résidus se situant dans les limites européennes légales et que l’exposition ne présente pas de risque à long terme dans le cadre d’une alimentation diversifiée.

Différentes études dont celle de l’Agence britannique des normes alimentaires (FSA) publiées dans le passé montraient à l’inverse peu de différences significatives entre les aliments issus de l’agriculture biologique et conventionnelle.

« Dans les années qui viennent de s’écouler les chercheurs ont produit beaucoup plus d’études comparatives entre l’agriculture bio et conventionnelle, note Philippe Nicot, l’étude de la FSA était également diluée car elle portait sur les productions végétales, laitières et la viande : leurs outils statistiques ont eu des difficultés à faire ressortir des différences significatives ».

Selon les scientifiques, la nouvelle analyse s’appuie sur 343 publications contre 46 pour le FSA.

« Le bilan de cette étude est qu’il faut désormais s’intéresser à l’aspect médical, lancer des étude de cohorte : nous pouvons supposer un effet bénéfique d’une alimentation de produit bio mais désormais il faut le démontrer médicalement », pointe Philippe Nicot.

Par ailleurs, l’étude BioNutriNet, lancée le 11 février dernier par la cohorte NutriNet-Santé, vise à étudier l’impact « nutritionnel, économique, environnemental et toxicologique » des produits bio consommés.

En savoir plus.

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